Djibril Cissé, le maudit...

Publié le par Keayton







Publié le jeudi 29 mai 2008 à 05H32

Suspendu en 2004, blessé en 2006, éliminé en 2008

Djibril Cissé, pourtant donné parmi les 23 mardi, est finalement resté à quai. "Cela ne va pas le perturber, il va pouvoir se reposer après une saison chargée", a réagi son agent, Ranko Stojic.

 

14 heures. Deux hélicoptères rouges se posent sur un plateau, au-dessus de l'hôtel "Village Montana" où les Bleus ont leurs habitudes depuis plus de dix ans, tandis que de nombreux photographes attendent à l'héliport, de l'autre côté de Tignes. Trois monospaces arrivent près des hélicos et sept joueurs s'y engouffrent, pour quitter la station le plus discrètement possible, selon la volonté de Domenech qui ne voulait pas que l'on puisse voir la détresse des exclus.

Parmi eux, si Flamini, Ben Arfa, Alou Diarra, qui avait disputé l'essentiel de la dernière finale du Mondial, Escudé et Mexès, blessés, doivent être déçus, Mickaël Landreau et Djibril Cissé tombent de haut.

L'affectif

Pour l'attaquant de l'OM, cette fois-ci, c'était la bonne. En 2004, les provocations portugaises à Clermont-Ferrand lui avaient valu une expulsion avec l'équipe de France Espoirs et une suspension de l'UEFA qui lui avait fait rater l'Euro. En 2006, alors qu'il était bien revenu d'une fracture de la jambe, il était à nouveau victime de cette grave blessure, à Saint-Étienne, lors du dernier match de préparation contre la Chine. Avec cette volonté de fer qu'on lui connaît, il était revenu. Pas à son meilleur niveau, mais il a tout de même marqué 37 buts en seize mois avec l'OM et il a fait preuve d'une bonne volonté manifeste chez les Bleus où il est allé jouer avec les A' sur d'improbables terrains pourris en Slovaquie et à Marbella.

Le récent France-Angleterre lui avait permis de supplanter David Trezeguet dans la hiérarchie des attaquants français. Trézeguet, titulaire, avait passé une heure fantomatique sur la pelouse, Cissé, remplaçant, avait failli marquer en se créant une occasion sur une action, toute en explosivité comme il en a le secret. Cette fois-ci, c'était la bonne. Domenech ne devait guère avoir de doute lui non plus. Jusqu'à mardi soir et ce choix, visiblement douloureux, qu'il a dû faire.

"Il y a toujours des degrés dans la manière d'appréhender les choses, en fonction des relations que l'on a nouées. Mais le fond restait le même : j'avais en face un gars qui partait. J'ai essayé de rester professionnel, mais pour certains je n'ai pas pu, j'ai été dans l'affectif."


Pas à la sauvette

S'il a refusé de citer des noms, on comprend sans mal que ce sont les éliminations de Cissé et Landreau qui lui ont été les plus dures à faire passer. "Je n'ai pas voulu l'annoncer devant tout le monde. Je les ai réunis et j'ai dit que j'allais passer dans les chambres. Les joueurs au moins ont eu une explication. "À ma demande, les vingt-trois ont attendu les sept dans le hall de l'hôtel, pour les saluer. Je ne voulais pas qu'ils partent en cachette, à la sauvette. Et puis, l'équipe de France reprend en septembre, ils peuvent y revenir." En attendant, Cissé, qui avait débarqué à Tignes comme Gomis aujourd'hui, en mai 2002, doit se sentir maudit...



S.K
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article